Transhumance

J'ai rencontré Michel Puyocale berger à Bilhères en Ossau par hasard. Je revenais de randonnée avec mon épouse, sur le parking au retour Michel surveillait ses vaches avec velours son chien. Nous avons longuement discuté de son métier, de la vie de berger. Il m'a dit qu'il faisait au mois de septembre 2009 la transhumance de ses vaches et m'a proposé de l'accompagner.

Une semaine après, mon téléphone sonne, Michel me rappelle pour me dire qu'il fait dans trois jours sa transhumance et que je suis le bienvenu.

 

Le jour venu, je choisis mon matériel photo au plus efficace : le Leica M6 avec un 35mm et de la Kodak Tri-x et je me rends au rendez-vous fixé à 9h à Bilhères en Ossau. Arrivé sur place il nous décrit le programme. Je dis nous parce qu'en fait nous étions sept. Il faut deux voitures avec des gyrophares pour sécuriser l'avant et l'arrière du convoi sur la route.

Nous voilà donc partis pour le Lac de Bious Artigues 30 km plus loin. Les vaches sont groupées en haut du col d'Aas de bielle. Une fois les lieux repérés et une énorme collation essentiellement à base de charcuterie prise, nous partons en deux groupes. Cinq vont directement au col d'Aas de bielle et je pars avec Michel et le chien velours en direction du Lac D'aule à travers bois pour trouver des vaches qui se seraient séparées du troupeau. Après des recherches infructueuses nous montons vers le col d'Aas de bielle par un autre vallon pour retrouver finalement tout le troupeau.

 Une fois le troupeau réuni, commence alors le travail du berger et de son chien, ils courent partout, velours aboie, Michel crie en Béarnais, donne des coups de baton. Le travail du chien est hallucinant. Michel me confiera plus tard que sans un chien bien préparé la transhumance n'est pas faisable. Velours a six ans et Michel est en train de préparer un nouveau chien. L'objectif est de faire descendre les vaches en dessous du lac de Bious Artigues au plateau de Bious Oumettes. C'est dans le vallon puis à travers bois et enfin sur le barrage que passent les vaches.

 Nous voilà tous à Bious Oumettes où par de somptueuses grillades nous reprenons des forces en vue des trente kilomètres qui nous attendent à courir avec les vaches.

Il est vingt heures, le jour tombe, nous prenons le chemin du retour avec le troupeau. C'est au pas de course que cela va se faire pendant les quinze premiers kilomètres. Les vaches transpirantes et épuisées finiront à un pas plus clément. Notre trajet passe par Gabas, les Eaux-Chaudes, Laruns et enfin Bilhères en Ossau.

Il est plus d'une heure et demi du matin nous arrivons enfin à Bilhères en Ossau avec le troupeau. Sur la route à chaque traversée de village les fenêtres s'ouvraient pour regarder la transhumance. Je suis fatigué mais ce que j'ai vécu est extraordinaire. Je me suis pris une journée durant pour un berger.